S’il y avait un podium du portage salarial le plus « marketé », Jump aurait sûrement sa médaille.
Un logo punchy et facilement mémorisable, un site ultra-lisible, une promesse simple : « le portage salarial à 99 € HT par mois, sans engagement ». De quoi faire briller les yeux des freelances allergiques aux frais flous et aux tableurs comptables.
Mais entre le storytelling séduisant et la réalité du terrain, qu’en est-il vraiment ?
Jump est-elle la solution miracle pour ceux qui veulent travailler en freelance sans se soucier de l’administratif ? Ou juste un joli emballage marketing autour d’un concept déjà bien connu ?
On vous livre notre avis complet sur Jump, chiffres, retours d’expérience et analyses à l’appui. Le tout, sans jargon ni langue de bois !
Jump, c’est quoi exactement ?
Avant de rentrer dans le vif du sujet, remettons les choses dans leur contexte.
Jump, ce n’est ni une agence, ni une coopérative, ni une société de portage traditionnelle.
C’est une plateforme 100 % digitale qui propose à des freelances, consultants ou indépendants de devenir salariés tout en continuant à piloter leur activité librement.
Créée en 2021 par Alexandre Dana (fondateur de LiveMentor) et Guillaume Besson, Jump s’est rapidement imposée comme la nouvelle génération du portage salarial.
Leur objectif ? Simplifier à l’extrême les démarches administratives tout en offrant une visibilité claire sur les coûts. Là où certaines sociétés de portage facturent 5 à 10 % de frais variables, Jump mise sur un abonnement fixe de 99 € HT par mois.
Et ce positionnement, clairement, fait mouche.
Comment Jump fonctionne, concrètement ?
- Vous créez votre compte sur la plateforme Jump (quelques clics, pas de paperasse).
- Vous signez un contrat de travail (CDI Jump).
- Vous émettez vos factures via Jump, qui s’occupe de tout le reste :
- relance client,
- émission de bulletin de paie,
- versement de votre salaire,
- gestion des cotisations sociales.
- Vous percevez votre revenu net, une fois les cotisations et les 99 € HT prélevés.
C’est donc une offre de portage salarial simplifiée et automatisée, pensée pour les indépendants qui veulent se concentrer sur leur cœur de métier sans se plonger dans les méandres administratifs.
« Là où d’autres envoient des contrats papier, Jump envoie des notifications Slack. »
— Un utilisateur conquis sur Trustpilot
La promesse phare de Jump : 99 €/mois, tout compris (vraiment ?)
C’est là que le bas blesse.
Jump mise sur une tarification claire et transparente, avec un prix forfaitaire au lieu d’un pourcentage sur le chiffre d’affaires.
En théorie, c’est simple : vous payez 99 € HT par mois, peu importe votre revenu.
Mais… il y a un mais :
- Jump ne propose pas d’avance de salaire, pas même en option. Ainsi si votre client ne paye pas strictement avant la date butoir, vous ne touchez pas votre salaire.
- Le 99 HT est mentionné « A partir de ». En réalité, une simple simulation sur le site fera grimper ce chiffre à 149 €. Pourquoi ? Impossible de le savoir.
- Sur la base d’une simulation mystère pour un TJM à 440 € sur 20 jours (sans frais ou optimisation), on nous donne un salaire net de 4448 € + 148€ de provision de fin de contrat.
En clair, vous toucherez chaque mois 4448 € sur 8800 € de votre chiffre d’affaires, soit 50% de taux de restitution.
En revanche les 148 € vous sont bien acquis, mais ils vous seront versés à la fin de votre contrat.
Le taux de restitution de 50% n’est absolument pas exceptionnel dans le portage salarial, c’est même aujourd’hui, la tranche moyenne qu’appliquent la plupart des sociétés classiques et sérieuses, avec le plus souvent, l’avance de salaire incluse.
En clair : Jump facture moins cher sur le papier, mais le modèle reste celui du portage classique. La différence se fait sur la simplicité apparente de l’offre, pas sur la nature des prélèvements.
Pour quel type de profil ?
Jump vise clairement les freelances en quête de confort administratif :
- consultants en marketing, RH, communication, développement web, formation, etc.
- profils en reconversion souhaitant garder un cadre salarié,
- jeunes indépendants qui veulent tester leur activité sans créer d’entreprise.
Ce n’est pas forcément l’option idéale pour un consultant senior avec un CA à six chiffres ou une gestion de frais complexes.
Les avantages de Jump relevés dans les avis utilisateurs
S’il y a bien un point sur lequel les freelances semblent unanimes, c’est la simplicité.
Jump a clairement réussi à dépoussiérer le portage salarial. Là où certains acteurs ressemblent encore à des cabinets RH des années 2000, la start-up a pris le contre-pied : tout est digital, tout est fluide, tout est clair.
« Système très flexible, tout est en ligne et à distance, avec un travail administratif quasi inexistant, pour me concentrer sur ce que je sais faire ! »
— Alix R., avis sur Jump (nous ne sommes pas en mesure de vérifier la véracité de cet avis)
Une simplicité administrative qui séduit
Jump a bâti sa réputation sur la dématérialisation totale des démarches.
Inscription en ligne, signature électronique, bulletins de salaire accessibles en quelques clics, tableau de bord clair : tout est pensé pour faire gagner du temps.
Pour un freelance qui jongle déjà entre ses clients, ses devis et son CRM, c’est un soulagement.
Sur Trustpilot, on trouve parfois des commentaires élogieux : « Zéro paperasse, zéro stress », « tout est automatisé, je reçois même mes alertes Slack avant mes factures » ou encore « un service vraiment moderne ».
Une transparence tarifaire (sur le papier)
Le forfait fixe à 99 € HT/mois est la promesse phare de Jump.
Il faut le reconnaître : elle séduit, car la plupart des sociétés de portage prélèvent un pourcentage variable du chiffre d’affaires (5 % à 10 %).
Ici, on ne dépend plus du montant facturé : le coût reste stable, ce qui facilite la projection financière.
On l’a déjà écrit plus haut, en réalité, ce service est finalement facturé 149 € HT par mois (faites le test sur le simulateur Jump).
À nos yeux, cette promesse est donc trompeuse. De plus, quelle est la durée de l’abonnement ?
Bon à savoir : pour les freelances avec un chiffre d’affaires élevé et peu de frais, ce modèle fixe est souvent plus avantageux que les portages à commission. À l’inverse, pour ceux qui facturent peu ou travaillent de manière intermittente, le gain est plus marginal voire négatif.
Un support client digitalisé
Les freelances apprécient d’obtenir des réponses rapides, parfois même en temps réel via un chat intégré à la plateforme ou par email.
Mais ici, plusieurs avis semblent indiquer que le support téléphonique est difficilement accessible pour les consultants.
Une solution taillée pour un certain profil de freelance
Jump ne cherche pas à plaire à tout le monde, et c’est probablement ce qui fait sa force.
Le modèle parle surtout aux indépendants solos qui veulent un cadre sécurisé, sans perdre leur autonomie.
Coach, consultant digital, formateur, UX designer ou marketeur : tous apprécient ce mélange de liberté et stabilité.
Le site de Jump résume bien cette philosophie : « Le confort du salariat, la liberté de l’indépendance. »
Et dans les faits, c’est exactement ce que confirment les utilisateurs : pas de statut à créer, pas de compta à gérer, pas de RSI à craindre. Bref, le filet de sécurité sans la bureaucratie.
En soi, il s’agit d’une approche assez « marketée » du portage salarial… mais qui ne présente rien d’extraordinaire.
« Jump, c’est un peu le portage salarial en baskets : décontracté, rapide et sans cravate, avec quelques paillettes ».
— Rédaction Mister Portage
Les limites de Jump et les points de vigilance
Si Jump séduit une partie des freelances, son modèle ne conviendra pas à tout le monde.
En creusant les avis, on découvre des nuances, des bémols, voire quelques frustrations.
Rien d’anormal pour une société en pleine croissance, mais autant le dire franchement : le portage à partir de « 99 € » n’est pas forcément la solution magique pour tous les indépendants.
On ne sait d’ailleurs toujours pas pourquoi le 99 € se transforme en abonnement à 149 € dans leurs simulations…
Un modèle moins adapté à certains profils
Jump a pensé son offre pour les freelances solos qui facturent régulièrement sans gestion complexe.
Mais dès qu’on sort de ce cadre, le modèle montre ses limites.
Si vous envisagez par exemple de :
- recruter un collaborateur ou un stagiaire,
- créer une marque à part entière,
- générer un chiffre d’affaires à six chiffres,
- ou gérer beaucoup de frais professionnels (déplacements, matériel, sous-traitance),
… alors le portage classique, avec un suivi sur mesure et une gestion plus fine, sera souvent plus pertinent.
Jump n’est pas conçu pour « scaler » une activité : c’est un sas entre le freelancing et le salariat, pas une structure pour bâtir un cabinet de conseil.
Un utilisateur nous glisse : « Jump, c’est top pour tester son activité. Mais quand on passe un certain volume, il faut un accompagnement plus costaud. »
Des frais additionnels et conditions à bien lire
Sur Trustpilot, certains utilisateurs signalent des frais additionnels pas toujours anticipés et peu clairs : petites cotisations, mutuelle à ajouter, ou options payantes liées à la gestion du compte.
Rien de dramatique, mais cela nuance la promesse du « tout compris ».
« Plûtot satisfaite après 5 mois de portage, formule Jump Green, par contre 1ère mauvaise surprise après 4 mois d’ancienneté : en plus de la cotisation fixe par mois de 99 euros, j’ai 12 euros de frais tous les mois, tous les ans (sans que cela ne soit mentionné dans mon contrat). »
— Avis de Flore sur Trustpilot, juillet 2025
De même, quelques remarques concernent les conditions d’engagement : Jump met en avant la « flexibilité sans engagement », mais certaines formules peuvent comporter un préavis ou des conditions de résiliation spécifiques.
Ces détails contractuels sont à bien vérifier avant signature.
Notre conseil : demander un exemplaire du contrat avant d’adhérer pour vérifier les clauses de durée, les frais cachés éventuels et la politique de remboursement.
La vigilance reste de mise sur la conformité
Comme toute société de portage, Jump doit respecter le cadre légal du portage salarial (loi du 2 avril 2015, convention collective du 22 mars 2017).
Avant de s’engager, il est donc essentiel de s’assurer que :
- la société dispose bien d’une garantie financière,
- qu’elle offre une assurance responsabilité civile professionnelle,
- et qu’elle est membre d’un organisme reconnu comme le PEPS (Syndicat des Professionnels de l’Emploi en Portage Salarial).
À ce jour, nous n’avons pas connaissance de l’adhésion de Jump à l’un des syndicats du portage salarial.
Nous notons aussi l’absence du label zero frais caché délivré par la FEDEPS.
Un petit contrôle n’a jamais fait de mal — surtout quand on confie notre paie à un tiers.
Jump vs les autres sociétés de portage
Le marché du portage salarial s’est étoffé ces dernières années. À côté des acteurs historiques comme Cadres en Mission, OpenWork ou ITG, de nouveaux venus comme Jump ont apporté un vent de fraîcheur.
Promesse de simplicité, interface fluide, tarif fixe à 99 €… Le positionnement séduit.
Mais en réalité, Jump semble appliquer des méthodes pas toujours transparentes. Le résultat : On n’y gagne pas forcément.
Jump, le choix de la digitalisation totale
Le modèle de Jump repose sur une automatisation poussée.
Tout passe par la plateforme en ligne : création du compte, signature du CDI, émission de factures, génération des bulletins de salaire et suivi des paiements.
Aucune paperasse, aucun déplacement, tout est centralisé sur un tableau de bord ergonomique.
Mais Jump n’est pas seule dans ce cas. La plupart des sociétés de portage salarial mettent à disposition des interfaces pour leurs salariés, remarquables de simplicité.
C’est l’un des grands avantages du modèle : gain de temps et lisibilité.
Mais il y a un revers : l’absence d’accompagnement humain approfondi. Jump mise sur des process bien rodés, pas toujours sur des échanges personnalisés et du conseil.
Les utilisateurs qui souhaitent être coachés, accompagnés sur leur stratégie ou aidés à optimiser leur rémunération devront se débrouiller seuls ou chercher ailleurs.
Jump, c’est l’efficacité d’un SaaS appliqué au portage salarial, mais avec quelques bémols.
Les sociétés de portage classiques : accompagnement et proximité
Les sociétés de portage plus traditionnelles (comme Cadres en Mission, RH Solutions ou 2i Portage) conservent un modèle plus humain.
Elles proposent :
- un chargé de compte dédié,
- un accompagnement sur la gestion des frais,
- des conseils sur la prospection ou la négociation commerciale,
- et parfois même des formations ou communautés d’experts.
Leur rémunération se base souvent sur une commission variable (entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires).
Cela semble plus cher, mais ces frais couvrent des services à forte valeur ajoutée : sécurisation juridique, optimisation du net perçu, aide à la requalification de contrats, et surtout l’avance de salaire.
En résumé :
- Jump = automatisation et autonomie
- Sociétés de portage classiques = Automatisation, suivi, expertise, accompagnement humain et avance de salaire souvent incluse.
Le bon choix selon vos priorités
Nos conseils :
- Lisez absolument toutes les lignes du contrat pour éviter d’éventuels frais additionnels
- Comparez uniquement salaire net mensuel et surtout pas les frais de gestion (149 € HT ici)
- Faites des simulations sans la moindre optimisation afin de comparer ce qui est comparable. Les optimisations rendent impossible une comparaison réelle entre deux offres.
- Sélectionnez une société du label zero frais caché et comparez les salaires nets proposés avec ceux de Jump. (Vision portage, Addexpert, Portify…) Vous verrez, vous risquez d’avoir de belles surprises.
Le choix du portage dépend moins du tarif que du type de relation que vous souhaitez avec votre société.
Derrière Jump, une nouvelle vision du travail indépendant
Il faut reconnaitre à Jump qu’elle porte un message fort : celui de désacraliser le portage salarial et de le rendre accessible à une génération d’indépendants plus libres, plus digitaux, et moins attachés aux codes du salariat classique.
La majorité des freelances ne veulent ni gérer des bilans comptables, ni naviguer entre les régimes fiscaux. Ils veulent facturer, travailler et toucher leur revenu sans se noyer dans la paperasse.
En ce sens, Jump ne vend pas un statut, il vend un état d’esprit : la tranquillité administrative.
Une start-up plus qu’une société de portage ?
Le succès de Jump s’explique aussi par son ADN très « tech » et marketing.
Tout y est pensé comme une plateforme SaaS : interface intuitive, automatisation, abonnements sans engagement, support digitalisé…
Ce modèle tranche avec le portage salarial traditionnel, souvent perçu (à tort) comme administratif et figé.
Jump n’essaie pas de remplacer les sociétés classiques ; il s’adresse peut-être simplement à une autre population, celle des indépendants « nouvelle génération ».
Un signal fort pour tout le secteur
Qu’on l’aime ou qu’on la critique, Jump a eu le mérite de réinventer la perception du portage salarial.
Son modèle pousse les acteurs du marché à se moderniser, à mieux communiquer, à plus de clarté sur les frais.
Pour Mister Portage, Jump est au portage ce que les néobanques ont été à la finance : un déclencheur de modernité, mais pas toujours plus efficace.
Avis Jump : le verdict de Mister Portage en un clin d’œil
Les captures d'écran de nos simulations de salaire net chez Jump