Travailler en portage salarial, c’est souvent profiter d’une liberté précieuse et d’un cadre sécurisé. Mais que se passe-t-il si un problème de santé vous oblige à lever le pied ? Entre perte de revenus et démarches administratives, l’arrêt maladie peut vite devenir source d’inquiétude pour les consultants portés.
Rassurez-vous, ce statut vous ouvre des droits précis et solides. Encore faut-il bien les connaître pour en profiter pleinement ! Comment savoir si vous êtes indemnisé ? Quelles conditions devez-vous remplir ? Comment déclarer votre arrêt à la CPAM et à votre société de portage ? Et surtout, comment calculer ce que vous allez toucher ?
Prenez le temps de parcourir cet article : on vous explique tout pour naviguer sereinement dans cette situation délicate.
En arrêt maladie, le salarié porté est protégé comme un salarié classique
Vous êtes salarié porté, avec un contrat de travail signé auprès d’une société de portage salarial. À ce titre, vous bénéficiez des garanties du régime général de la Sécurité sociale, comme n’importe quel autre salarié. C’est une vraie différence par rapport aux freelances en micro-entreprise ou aux indépendants en société.
Concrètement, cela signifie qu’en cas d’arrêt de travail prescrit par votre médecin :
- Vous touchez des indemnités journalières financées par l’Assurance Maladie.
- Selon les dispositions de votre convention collective et de votre société de portage, vous pouvez aussi bénéficier d’un complément de salaire (notamment si votre contrat prévoit un maintien partiel de la rémunération).
C’est donc tout l’intérêt du portage salarial : profiter de la souplesse d’un indépendant, tout en bénéficiant de la protection sociale d’un salarié classique.
👉 Petit conseil : prenez le temps de relire les clauses spécifiques de votre contrat de travail et les garanties prévues par votre société de portage. Certaines entreprises proposent des dispositifs avantageux pour améliorer votre couverture, notamment en cas d’arrêt longue durée. Mieux vaut le savoir avant d’en avoir besoin !
Quelles conditions remplir pour activer vos droits à l’arrêt maladie ?
Le fait d’être salarié porté vous donne droit aux remboursements de soins et à la prise en charge de vos arrêts maladie par la sécurité sociale. Pas besoin d’un minimum d’heures pour être remboursé de vos consultations médicales ou de vos médicaments.
En revanche, pour percevoir des indemnités journalières qui compensent votre perte de revenus pendant votre arrêt, il y a quelques conditions à respecter. Et là, tout dépend du volume d’activité que vous avez eu avant de tomber malade.
Au moment de votre arrêt de travail, vous devez avoir :
- Soit travaillé au moins 150 heures au cours des 90 derniers jours.
- Soit cotisé, sur les 6 derniers mois, sur un revenu équivalent à 1,015 fois le SMIC horaire (ce qui revient à un peu plus de 11 000 € brut).
C’est l’un ou l’autre : si vous remplissez au moins une de ces conditions, vous avez droit aux indemnités maladie.
👉 Notre conseil : pensez à vérifier ces critères régulièrement, surtout si vous enchaînez des périodes de missions et des moments de creux. Cela vous évitera les mauvaises surprises le jour où un problème de santé surviendra.
Et après six mois d’arrêt ? Les règles évoluent. De nouvelles conditions s’appliquent pour continuer à percevoir vos indemnités. Si l’arrêt se prolonge, rapprochez-vous de votre société de portage ou de votre CPAM pour refaire le point.
Comment déclarer un arrêt maladie en portage salarial ?
Quand la santé vous oblige à lever le pied, pas question de traîner pour prévenir les bonnes personnes. Entre votre société de portage et la sécurité sociale, mieux vaut être rapide et précis pour éviter tout blocage de votre dossier.
Voici la marche à suivre :
1️⃣ Consultez votre médecin, qui établira votre arrêt de travail si nécessaire. Il vous remettra un avis d’arrêt maladie en trois volets.
2️⃣ Dans les 48 heures, envoyez :
- Les volets 1 et 2 à votre CPAM, via ameli.fr ou par courrier.
- Le volet 3 à votre société de portage salarial, qui prendra le relais pour transmettre votre attestation de salaire à la sécurité sociale (indispensable pour déclencher le versement des indemnités
3️⃣ Respectez vos obligations pendant l’arrêt :
- Suivez bien les prescriptions médicales.
- Soyez présent à votre domicile aux horaires autorisés.
- Acceptez les contrôles médicaux si la CPAM ou votre société de portage le demandent.
👉 Attention : si votre absence est liée à un accident du travail ou une maladie professionnelle, la procédure diffère légèrement, avec des formalités supplémentaires. N’attendez pas pour en parler à votre société de portage.
Enfin, pensez à conserver une copie de tous les documents transmis. En cas de litige ou de retard de paiement, avoir sous la main les bons justificatifs peut vous éviter bien des tracas.
Comment est calculée votre indemnité journalière en cas d’arrêt maladie ?
Quand vous tombez malade, l’indemnité journalière (IJ) est là pour compenser votre perte de revenus. Mais comment savoir combien vous allez toucher ? Pas de panique, le calcul suit des règles précises et votre société de portage vous accompagne dans cette étape.
Concrètement, tout dépend de la durée de votre arrêt et des revenus que vous avez perçus avant.
Pour un arrêt de moins de six mois, vos IJ correspondent à 50 % de votre salaire journalier de base, calculé à partir de la moyenne brute de vos trois derniers mois de travail.
Exemple :
Si vous avez touché 12 000 € bruts sur les trois derniers mois, la moyenne mensuelle est de 4 000 €.
On divise par 30 pour obtenir un salaire journalier de 133,33 €, puis on applique 50 %.
Résultat : 66,66 € par jour d’arrêt.
Bien sûr, il y a un plafond. L’indemnité ne pourra pas dépasser le maximum fixé par la sécurité sociale de 1,4 fois le SMIC, soit 2 522,57 € (valeur à compter du 1er avril 2025).
👉 Et après six mois ?
Le mode de calcul change légèrement et vous devez justifier d’une activité minimale sur l’année écoulée (au moins 600 heures travaillées). La sécurité sociale prend alors en compte une période plus longue pour établir vos droits et vos montants.
À retenir :
- Plus votre activité a été régulière, plus vos indemnités seront confortables.
- Si vous avez alterné périodes creuses et pics d’activité, la moyenne peut vite baisser.
Pensez à discuter avec votre société de portage pour vérifier les montants estimés et demander une simulation avant de faire face à un long arrêt.
Les droits du salarié porté suite à un accident du travail
En tant que salarié porté, vous n’êtes pas à l’abri d’un incident pendant votre mission. Un accident sur le lieu de travail ? Un problème de santé directement lié à votre activité ? Dans ce cas, on parle d’accident du travail ou de maladie professionnelle. Et bonne nouvelle : vous bénéficiez des mêmes protections qu’un salarié classique.
Mais pour que l’accident soit reconnu, plusieurs critères doivent être réunis :
- Il doit être survenu pendant votre mission ou lors d’un trajet professionnel.
- Il faut pouvoir le dater et le justifier précisément (pensez aux témoignages ou rapports d’incident).
- Il doit avoir causé une lésion corporelle, même légère.
👉 Important : si l’accident se produit chez l’entreprise cliente, c’est votre société de portage qui s’occupe des démarches administratives. C’est elle qui déclare officiellement l’accident à la CPAM, afin de garantir votre prise en charge.
Et ensuite, quels sont vos droits ?
- La prise en charge à 100 % de vos frais médicaux liés à l’accident.
- Des indemnités journalières majorées par rapport à un arrêt maladie classique.
- Une protection renforcée contre le licenciement pendant toute la durée de votre arrêt.
👉 Petit conseil : prévenez sans attendre votre société de portage. Plus vite elle est informée, plus vite les démarches sont lancées, et mieux vous protégez vos droits.
Prolonger son arrêt maladie : comment faire ?
Parfois, l’arrêt initial prescrit ne suffit pas. Vous avez besoin d’un peu plus de temps pour récupérer et reprendre votre activité dans de bonnes conditions ? Pas de problème, mais il faut respecter certaines étapes pour prolonger officiellement votre arrêt.
👉 Qui peut prolonger votre arrêt ?
- Le médecin qui vous suit déjà (généralement celui qui a prescrit le premier arrêt).
- Votre médecin traitant, si ce n’est pas le même.
- Un spécialiste recommandé par votre médecin.
- Un médecin hospitalier, si vous êtes pris en charge à l’hôpital.
Dans tous les cas, la prolongation doit être prescrite avant la fin de l’arrêt initial pour éviter les ruptures de droits.
Une fois votre prolongation en poche :
- Transmettez le nouvel avis d’arrêt de travail à votre société de portage et à votre CPAM, comme pour l’arrêt initial.
- Restez vigilant quant aux obligations de présence et aux éventuels contrôles médicaux.
👉 Astuce : pour un suivi sans accroc, gardez une trace écrite de chaque prolongation et informez régulièrement votre société de portage. Cela évite les erreurs de versement et les mauvaises surprises.
Les autres avantages du portage salarial (même quand on est malade)
Certes, tomber malade n’a rien de réjouissant. Mais grâce au portage salarial, vous disposez d’un filet de sécurité solide, qui fait toute la différence.
✔️ Vous bénéficiez du régime général de la Sécurité sociale, donc des mêmes garanties qu’un salarié classique.
✔️ Vous continuez à cotiser pour votre retraite et votre prévoyance, même pendant l’arrêt.
✔️ Votre société de portage prend en charge toute la gestion administrative liée à l’arrêt, vous permettant de vous concentrer uniquement sur votre santé.
✔️ Certaines sociétés proposent même des compléments de salaire pour atténuer la baisse de revenus, selon le contrat signé.
Bref, le portage salarial allie liberté et protection sociale complète, ce qui reste un vrai atout, surtout quand les imprévus de la vie professionnelle frappent à la porte.
FAQ
Que se passe-t-il si je tombe malade entre deux missions ?
Bonne nouvelle : même sans mission en cours, tant que vous avez un contrat de travail actif avec votre société de portage, vous restez couvert. Si votre contrat est suspendu faute d’activité, les droits peuvent être plus limités, alors pensez à vérifier votre situation avec votre gestionnaire.
Est-ce que la société de portage complète mes indemnités journalières ?
Parfois oui, parfois non. Tout dépend des accords collectifs appliqués par votre société de portage et des éventuels dispositifs de prévoyance souscrits. Certaines sociétés prévoient un complément de salaire pour maintenir un niveau de revenu plus confortable.
Puis-je travailler pendant mon arrêt maladie ?
Non, c’est clairement déconseillé (et risqué). Un arrêt maladie implique de respecter une période de repos validée par votre médecin. En cas de contrôle, exercer une activité professionnelle pourrait entraîner la suspension de vos indemnités, voire des sanctions.
Quelle différence entre un arrêt maladie classique et un arrêt pour accident du travail ?
L’arrêt pour accident du travail (ou maladie professionnelle) offre souvent une meilleure prise en charge : remboursement à 100 % des soins, indemnités journalières majorées et protection renforcée contre le licenciement. Là encore, c’est votre société de portage qui pilote les démarches auprès de la CPAM.