Portage salarial et chômage en 2025 : tout savoir

En 2025, le portage salarial continue de séduire de nombreux freelances et consultants qui souhaitent conjuguer liberté d’organisation et sécurité du salariat. Mais une question revient régulièrement : quels sont les droits au chômage pour un salarié porté ? Contrairement aux travailleurs indépendants classiques (auto-entrepreneurs, professions libérales), les salariés portés bénéficient en effet d’une couverture chômage, sous certaines conditions.

Dans un contexte marqué par les réformes successives de l’assurance chômage et la transformation de Pôle emploi en France Travail, il est essentiel de comprendre comment s’articulent le portage salarial et l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE). Éligibilité, calcul des droits, démarches à effectuer, cumul possible avec des revenus d’activité, impacts des dernières réformes… autant de points à maîtriser pour sécuriser son parcours professionnel.

Cet article fait le point complet sur le portage salarial et le chômage en 2025 : vous y trouverez les informations essentielles, des exemples pratiques et des conseils pour optimiser vos droits tout en continuant à développer votre activité.

Comprendre le lien entre portage salarial et chômage

Un statut hybride entre salariat et indépendance

Le portage salarial repose sur un principe simple : vous trouvez vos missions en toute autonomie, vous négociez vos tarifs directement avec vos clients, mais c’est une société de portage qui facture vos prestations et vous reverse ensuite un salaire. En clair, vous êtes à la fois indépendant dans vos missions et salarié dans votre statut juridique.

C’est cette dualité qui explique pourquoi le portage salarial ouvre droit au chômage. Contrairement à un auto-entrepreneur ou à un freelance en société (SASU, EURL), vous signez un contrat de travail (CDI ou CDD) avec la société de portage. Cela vous donne accès aux mêmes droits sociaux qu’un salarié classique : assurance maladie, retraite, prévoyance, mutuelle obligatoire… et assurance chômage.

👉 Exemple concret : un consultant en informatique en portage salarial qui voit sa mission s’interrompre peut, sous certaines conditions, s’inscrire à France Travail et percevoir l’ARE (allocation d’aide au retour à l’emploi), exactement comme un salarié dont le contrat s’est terminé.

Le cadre légal qui encadre ce droit au chômage

Le droit au chômage en portage salarial n’est pas une faveur : il repose sur un cadre légal solide.

  • L’ordonnance n° 2015-380 du 2 avril 2015 a reconnu officiellement le portage salarial comme mode d’organisation du travail.

  • La loi Travail n° 2016-1088 du 8 août 2016 a imposé la création d’une convention collective dédiée.

  • Depuis le 1er juillet 2017, la convention collective nationale du portage salarial (IDCC 3219, brochure 3383) encadre le statut et précise les droits sociaux des salariés portés.

Ce cadre est clair : dès lors que vous êtes lié à une société de portage par un contrat de travail, vous cotisez au régime d’assurance chômage comme tout salarié. Ces cotisations ouvrent donc des droits à l’ARE.

Pourquoi le portage salarial ouvre droit au chômage ?

La différence fondamentale avec un indépendant classique est la suivante :

  • En tant qu’auto-entrepreneur ou dirigeant d’entreprise (SASU, EURL), vous ne cotisez pas à l’assurance chômage → vous n’avez donc pas droit à l’ARE, sauf cas particuliers (aide à la création/reprise d’entreprise, assurance volontaire privée).

  • En tant que salarié porté, vos bulletins de salaire incluent des cotisations sociales spécifiques (notamment la contribution chômage). Vous participez donc au financement de l’assurance chômage, et vous êtes légitimement couvert.

 

👉 Résumé : si votre contrat de portage prend fin (par rupture conventionnelle, fin de CDD, licenciement, ou même parfois démission sous conditions), vous pouvez ouvrir des droits au chômage exactement comme n’importe quel salarié.

Les conditions pour bénéficier du chômage en portage salarial

Avoir le statut de salarié porté ouvre droit au chômage, mais encore faut-il remplir les conditions fixées par France Travail (ex-Pôle emploi). Ces règles s’appliquent à tous les salariés, et donc aussi aux consultants et freelances en portage salarial.

Les critères d’éligibilité à l’ARE en 2025

Pour percevoir l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) en 2025, il faut respecter trois critères principaux :

  1. Avoir travaillé suffisamment d’heures :

    • Au moins 130 jours travaillés ou 910 heures (environ 6 mois) au cours des 24 derniers mois (36 mois si vous avez plus de 53 ans).

    • Toutes vos missions en portage salarial sont prises en compte si elles ont donné lieu à des bulletins de salaire.

  2. Être privé involontairement d’emploi :

    • Fin de CDD, rupture conventionnelle, licenciement, ou non-renouvellement de mission.

    • Une démission simple ne permet pas d’ouvrir des droits (sauf cas particuliers comme une démission légitime ou un projet validé par France Travail).

  3. Être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de France Travail et actualiser sa situation chaque mois.

L’importance du type de contrat de portage

La nature de votre contrat avec la société de portage a une incidence sur vos droits au chômage :

  • CDI de portage salarial :
    Vous êtes embauché en CDI mais vos périodes de travail dépendent de vos missions. Si aucune mission n’est disponible, le contrat peut être rompu (licenciement, rupture conventionnelle). Dans ce cas, vous ouvrez vos droits normalement.

  • CDD de portage salarial :
    Très courant pour les missions ponctuelles. La fin du CDD ouvre systématiquement droit à l’ARE, sous réserve d’avoir cumulé assez d’heures de travail.

Bon à savoir : la convention collective du portage salarial (IDCC 3219) précise que le salarié porté peut être recruté en CDD ou en CDI, mais que les mêmes droits sociaux s’appliquent, y compris pour l’assurance chômage.

La rupture du contrat et ses conséquences

Le mode de rupture du contrat conditionne directement l’ouverture des droits au chômage :

  • Licenciement ou fin de CDD → ouverture de droits automatique.

  • Rupture conventionnelle → ouverture de droits après homologation par France Travail.

  • Démission → pas de droits immédiats, sauf si elle est reconnue comme légitime (ex. suivi de conjoint, non-paiement du salaire) ou si elle s’inscrit dans le cadre d’une démission-reconversion validée par France Travail.

👉 Exemples :

  • Un consultant porté en CDI dont la mission prend fin et qui signe une rupture conventionnelle avec sa société de portage pourra percevoir le chômage dès son inscription.

  • Un formateur porté en CDD de 12 mois qui n’est pas renouvelé ouvre aussi ses droits automatiquement, à condition d’avoir travaillé au moins 910 heures.

 

💡 Conseil d’expert : gardez toujours une copie de vos contrats de travail, bulletins de salaire et attestations employeur France Travail. Ces documents seront exigés pour prouver vos droits à l’ARE.

Le calcul de l’allocation chômage pour un salarié porté

Le montant de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) dépend directement des salaires perçus en portage salarial. Pour comprendre ce calcul, il faut distinguer trois notions : la facturation client, le salaire brut, et le salaire net.

Comment France Travail calcule l’ARE en 2025

France Travail se base sur le salaire journalier de référence (SJR). Ce dernier est calculé à partir des salaires bruts soumis à cotisations perçus au cours des 24 derniers mois (36 mois après 53 ans).

  • Le SJR = salaire brut total / nombre de jours travaillés sur la période.

  • L’ARE journalière brute correspond à :

    • 40,4 % du SJR + 12,95 €, ou

    • 57 % du SJR

→ France Travail retient le montant le plus favorable pour le demandeur d’emploi.

Différence entre facturation client, brut et net

En portage salarial, attention à ne pas confondre :

  • Le montant facturé au client → ce n’est pas votre salaire. La société de portage prélève d’abord les frais de gestion (5 à 10 % en moyenne).

  • Le salaire brut → correspond à ce qui reste après déduction des frais de gestion, mais avant les cotisations sociales.

  • Le salaire net → ce que vous percevez réellement après charges.

👉 France Travail ne prend en compte que le salaire brut (inscrit sur vos bulletins de salaire), et non le chiffre d’affaires facturé au client.

Exemple de calcul en portage salarial (2025)

Imaginons un consultant porté qui facture 8 000 € par mois à son client, via sa société de portage.

  • Frais de gestion : 10 % → 7 200 € restants.

  • Cotisations sociales (environ 45 %) : 3 960 €.

  • Salaire brut pris en compte par France Travail : 4 240 €.

  • Salaire net réellement perçu : environ 3 300 €.

👉 Sur 12 mois, son salaire brut total pris en compte pour le chômage est donc 50 880 €.

  • Base de calcul : 50 880 € / 365 jours = SJR ≈ 139 €.

  • ARE brute journalière :

    • 40,4 % × 139 € + 12,95 € = 69,1 €

    • ou 57 % × 139 € = 79,2 €
      → France Travail retient le montant le plus favorable, soit 79,2 €/jour, soit environ 2 376 €/mois d’ARE.

Cet exemple illustre bien l’intérêt du portage salarial : en cas d’arrêt de mission, le salarié porté peut sécuriser un revenu significatif grâce au chômage (une peu plus de 70% de son salaire net).

💡 Conseil d’expert : pensez à demander à votre société de portage des simulations de salaire brut et net, car ce sont ces montants bruts qui conditionnent vos droits au chômage, et non vos facturations clients.

Les démarches à effectuer auprès de France Travail

Obtenir l’allocation chômage en portage salarial ne se fait pas automatiquement. Vous devez suivre les étapes administratives imposées par France Travail (ex-Pôle emploi). L’inscription, la fourniture des bons justificatifs et le suivi régulier de votre dossier sont indispensables pour déclencher le versement de vos droits.

S’inscrire comme demandeur d’emploi

La première étape est l’inscription en ligne sur le site de France Travail (francetravail.fr).

  • L’inscription doit être réalisée dès la fin de votre contrat de portage salarial.

  • Vous devrez créer un espace personnel, compléter votre profil et préciser votre situation.

  • Une convocation à un entretien d’inscription (souvent en visio) vous sera adressée pour valider vos informations.

👉 Conseil : ne tardez pas à vous inscrire. Un retard peut décaler d’autant le début de vos droits au chômage.

Les documents à fournir

France Travail exige plusieurs pièces justificatives pour calculer et déclencher vos droits :

  • L’attestation employeur France Travail (AEFE) : document officiel rempli par la société de portage, indispensable pour justifier la fin du contrat et les salaires perçus.

  • Vos bulletins de salaire des 24 derniers mois (36 mois si +53 ans).

  • Votre contrat de portage salarial (CDI ou CDD) pour préciser les conditions de rupture.

  • Une pièce d’identité et un RIB pour le versement des allocations.

Points de vigilance pour éviter retards et blocages

Même si le portage salarial est reconnu depuis 2015, certains conseillers France Travail ne maîtrisent pas toujours ses spécificités. Voici quelques conseils pour fluidifier votre dossier :

  • Vérifiez que votre société de portage remplit correctement l’attestation employeur (statut = salarié en CDI/CDD).

  • Insistez sur le fait que vos bulletins de salaire mentionnent bien les cotisations chômage.

  • Si nécessaire, appuyez vos explications par la convention collective nationale du portage salarial, qui confirme vos droits.

  • Gardez des copies numériques de tous vos documents pour éviter les pertes.

Suivi et actualisation mensuelle

Une fois inscrit, vous devez vous actualiser chaque mois sur le site France Travail pour confirmer votre situation.

  • Si vous ne travaillez pas, vous déclarez être en recherche active.

  • Si vous réalisez une nouvelle mission en portage, vous devez indiquer vos revenus bruts perçus. France Travail ajustera alors le montant de l’ARE en fonction du cumul possible (voir section suivante).

💡 Conseil d’expert : établissez dès le départ un dialogue clair avec votre société de portage pour récupérer rapidement vos attestations employeur. Sans ce document, France Travail ne peut pas valider vos droits, ce qui retarde le paiement de vos allocations.

Les cas particuliers en 2025

Le droit au chômage en portage salarial obéit aux mêmes règles que pour tout salarié. Pourtant, certaines situations particulières soulèvent régulièrement des questions : peut-on cumuler ses indemnités avec de nouvelles missions ? Que se passe-t-il en cas de rupture conventionnelle ? Une démission ouvre-t-elle des droits ? En 2025, les règles se sont précisées, mais elles nécessitent d’être bien comprises pour éviter les mauvaises surprises.

Cumuler ARE et portage salarial : une possibilité encadrée

L’un des grands avantages du portage salarial est de permettre à un consultant de continuer à travailler tout en percevant, sous conditions, une partie de ses allocations chômage. Ce mécanisme de cumul ARE et revenus d’activité repose sur un principe simple : si vos revenus issus du portage ne dépassent pas un certain plafond, France Travail complète votre revenu par une allocation partielle.

En pratique, cela signifie que vous pouvez accepter une mission en portage sans craindre de « perdre » vos droits au chômage. L’ARE est simplement réduite en fonction du salaire brut déclaré. Le cumul est donc un outil précieux pour assurer une transition progressive vers une reprise d’activité stable, sans rupture de ressources.

Les documents à fournir

France Travail exige plusieurs pièces justificatives pour calculer et déclencher vos droits :

  • L’attestation employeur France Travail (AEFE) : document officiel rempli par la société de portage, indispensable pour justifier la fin du contrat et les salaires perçus.

  • Vos bulletins de salaire des 24 derniers mois (36 mois si +53 ans).

  • Votre contrat de portage salarial (CDI ou CDD) pour préciser les conditions de rupture.

  • Une pièce d’identité et un RIB pour le versement des allocations.

La rupture conventionnelle : une porte ouverte vers l’ARE

En portage salarial, il est courant de signer un CDI avec la société de portage. Lorsque la relation prend fin, la rupture conventionnelle est souvent le mode de séparation privilégié. Elle présente un double avantage : elle est négociée à l’amiable et elle ouvre droit automatiquement à l’allocation chômage une fois homologuée par France Travail.

Cela en fait une solution sécurisée pour les salariés portés qui souhaitent mettre fin à leur contrat tout en préservant leurs droits sociaux. Attention toutefois : comme pour tout salarié, il faut respecter les délais d’homologation et fournir les documents requis (attestation employeur, solde de tout compte, certificat de travail).

La démission : une situation plus complexe

La démission reste le cas le plus délicat. En règle générale, une démission simple ne permet pas d’accéder à l’ARE. Cependant, il existe deux exceptions notables en 2025 :

  • les démissions légitimes, par exemple pour suivre un conjoint muté ou en cas de non-paiement répété du salaire ;

  • la démission dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle validé par France Travail, à condition d’obtenir un avis favorable de la commission régionale.

Dans ces cas précis, un salarié porté peut tout de même ouvrir des droits au chômage, mais la démarche est plus contraignante et doit être anticipée.

 

En résumé, les cas particuliers confirment la richesse du statut de salarié porté : possibilité de cumuler revenus et allocations, sécurité apportée par la rupture conventionnelle, et même ouverture potentielle de droits après certaines démissions. Mais ces avantages supposent de bien comprendre les règles de France Travail et de les appliquer scrupuleusement.

Portage salarial et nouvelles réformes de l’assurance chômage en 2025

Depuis plusieurs années, l’assurance chômage en France est marquée par une succession de réformes. La période 2023-2024 a déjà vu l’apparition de nouvelles règles sur la durée d’indemnisation, la dégressivité des allocations et les conditions d’ouverture des droits. En 2025, certaines de ces mesures sont prolongées ou adaptées, et elles concernent directement les salariés portés.

Les ajustements récents : durée d’indemnisation modulée

Depuis le 1er février 2023, la durée d’indemnisation n’est plus fixe : elle est modulée en fonction de la conjoncture du marché de l’emploi.

  • En période où le chômage national est inférieur à 9 %, la durée maximale des droits est réduite de 25 %.

  • Exemple : un droit théorique de 24 mois se transforme en 18 mois.

  • En cas de remontée durable du chômage au-delà de 9 %, la durée retrouve son niveau initial.

En 2025, cette règle est toujours en vigueur. Pour les salariés portés, cela signifie que la durée pendant laquelle ils peuvent percevoir l’ARE varie selon la situation économique générale, indépendamment de leur profil ou de leur parcours.

La dégressivité pour les hauts revenus

Autre mesure confirmée en 2025 : la dégressivité des allocations chômage pour les salariés ayant perçu un revenu brut moyen supérieur à 4 500 € par mois.

  • La dégressivité s’applique après 6 mois d’indemnisation (au lieu de 8 auparavant).

  • L’ARE est réduite progressivement, pouvant aller jusqu’à –30 %.

👉 Concrètement, un consultant porté en portage salarial facturant des missions haut de gamme, et dont le salaire brut mensuel dépassait 4 500 €, verra son allocation baisser après six mois de chômage.

Des conditions d’accès plus strictes

En parallèle, les conditions d’ouverture de droits se sont durcies :

  • Il faut avoir travaillé au moins 6 mois (130 jours ou 910 heures) sur les 24 derniers mois (contre 4 mois auparavant).

  • Cela impose aux salariés portés d’enchaîner suffisamment de missions pour valider leurs droits.

Cette évolution vise à concentrer l’indemnisation sur les parcours professionnels les plus réguliers.

Ce que cela signifie pour les salariés portés

Pour les freelances en portage salarial, ces réformes ont des conséquences très concrètes :

  • L’ARE reste une sécurité précieuse, mais sur une durée plus courte si le marché de l’emploi est jugé favorable.

  • Les profils à hauts revenus doivent anticiper la dégressivité et ajuster leur stratégie financière.

  • L’exigence de 6 mois de travail effectif impose de veiller à la régularité des missions et à la continuité des contrats de portage.

💡 Conseil d’expert : si vous êtes salarié porté, pensez à simuler vos droits sur le site France Travail pour anticiper le montant et la durée de vos allocations. Assurez-vous aussi que vos bulletins de salaire en portage mentionnent correctement vos cotisations chômage, car ce sont elles qui fondent vos droits.

Avantages et limites du chômage en portage salarial

Le portage salarial est souvent présenté comme le compromis idéal entre la liberté du freelancing et la sécurité du salariat. Mais qu’en est-il vraiment lorsqu’on parle de droit au chômage ? En 2025, la convention collective et les réformes de l’assurance chômage offrent de solides garanties aux salariés portés… tout en posant certaines contraintes qu’il faut anticiper.

Les avantages : un filet de sécurité rare pour les freelancese

Le premier atout est évident : le portage salarial donne accès au chômage, ce qui n’est pas le cas des indépendants classiques (auto-entrepreneurs, professions libérales). Cela change tout dans la gestion d’un parcours professionnel.

  • Vous pouvez enchaîner des missions avec une grande autonomie, tout en sachant qu’en cas de creux, l’ARE viendra sécuriser vos revenus.

  • Vous bénéficiez de la même protection sociale qu’un salarié classique : assurance maladie, retraite, mutuelle, prévoyance… et donc assurance chômage.

  • Le cumul ARE + missions de portage est une vraie opportunité : il permet de repartir progressivement après une période d’inactivité, sans craindre une coupure nette de ressources.

👉 Pour un consultant ou un formateur, ce filet de sécurité permet de prendre plus de risques dans le choix des missions, de négocier avec ses clients sans accepter des tarifs au rabais, et de construire une activité plus pérenne.

Les limites : des conditions parfois contraignantes

Mais il serait trompeur de ne pas parler des contraintes. En portage salarial, accéder au chômage suppose de remplir plusieurs conditions qui ne sont pas toujours simples :

  • Durée minimale d’affiliation : vous devez avoir travaillé au moins 6 mois sur les 24 derniers (36 si +53 ans). Pour les freelances aux missions irrégulières, ce seuil peut être difficile à atteindre.

  • Nature de la rupture : seule une fin de contrat involontaire (CDD, licenciement, rupture conventionnelle) ouvre droit au chômage. Une démission classique ne suffit pas.

  • Durée d’indemnisation réduite : avec les réformes, vos droits sont modulés par la conjoncture et peuvent être réduits de 25 %.

  • Dégressivité pour les hauts revenus : au-delà de 4 500 € bruts par mois, l’ARE baisse après 6 mois, ce qui limite la protection pour les consultants hautement rémunérés.

Une réalité à bien anticiper

En pratique, le chômage en portage salarial n’est pas une « assurance automatique » : c’est une garantie conditionnée par la régularité des missions et la nature de la rupture du contrat. Pour en tirer pleinement profit, il faut :

  • veiller à enchaîner suffisamment de missions,

  • privilégier des ruptures conventionnelles ou des fins de CDD plutôt que des démissions,

  • et anticiper la baisse éventuelle des allocations dans le cas de revenus élevés.

💡 Conseil d’expert : le chômage ne doit pas être vu comme une solution de repli, mais comme un levier stratégique. En portage salarial, il peut vous offrir la stabilité nécessaire pour développer votre activité, investir dans de nouvelles compétences ou accepter des projets plus ambitieux.

FAQ

Un salarié porté peut-il toucher le chômage entre deux missions ?

Oui. Dès lors que vous avez cumulé assez d’heures de travail (6 mois minimum sur 24), vous pouvez percevoir l’ARE pendant vos périodes sans mission. Le chômage compense ainsi les interruptions d’activité, à condition d’avoir rompu ou terminé votre contrat de portage salarial.

Peut-on cumuler allocations chômage et revenus en portage salarial ?

Oui, le cumul est possible. France Travail calcule l’ARE en fonction de votre salaire brut déclaré. Si vos revenus d’activité restent partiels, vous percevez une allocation réduite en complément. Ce dispositif encourage la reprise d’activité progressive tout en maintenant un niveau de ressources stable.

Quels documents fournir pour ouvrir des droits au chômage en portage salarial ?

Vous devez présenter votre attestation employeur France Travail remise par la société de portage, vos derniers bulletins de salaire, votre contrat de portage, une pièce d’identité et un RIB. L’attestation employeur est le document central : sans elle, France Travail ne peut déclencher vos droits.

La démission en portage salarial ouvre-t-elle droit au chômage ?

En principe non, sauf cas spécifiques. Une démission simple n’ouvre pas droit à l’ARE. En revanche, certaines démissions dites légitimes (suivi de conjoint, non-paiement du salaire) ou une démission pour reconversion validée par France Travail permettent d’accéder à une indemnisation.

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